CITY/STILLS
Ma toute première série a été développée en noir et blanc dans ma salle de bains d’abord, puis dans la cave. Une révélation, dans tous les sens du terme. Lors d’un premier séjour à New York d’à peine une semaine une photo surgit que je qualifie d’iconique. Celle d’un personnage peint sur un mur et évoquant le cri d’Edvard Munch. En rentrant à Bruxelles, je suis fasciné par cette photographie prise à la volée en un seul clic. Une image unique, percutante. A cet instant, je sais que je tiens quelque chose, un sujet sur lequel je peux travailler. Je veux déjà revoir Big Apple et photographier toutes les images de portraits disséminés dans la ville. Je n’y retourne finalement qu’un an plus tard. En attendant, je ronge mon frein à Bruxelles. A la télévision, je découvre les mêmes types de portraits. J’enchaîne alors les films des cinéastes qui me fascinent: Jean-Luc Godard -une de mes
plus grandes inspirations depuis 20 ans- John Cassavetes, Ingmar Bergman, Alfred Hitchcock, ou encore François Truffaut.
Je me rends compte que la photographie est probablement le seul art qui puisse figer le temps et l’espace. Le cinéphile est immobile face à des images qui bougent et le piéton qui déambule en ville ne voit plus les images figées sur les murs qui font partie du décor. La photographie permet de suspendre le temps dans ces deux espaces et ainsi révéler des instants ignorés. La série est exposée
à Bruxelles et connaît un beau succès. Je reçois un retour critique constructif et motivant. Plus tard, quand j’arrive à Pékin et à Hong- Kong je poursuis cette série de portraits éparpillés dans la ville. Une exposition se tient également à Pékin.












