Rabat / Gymnopédies

Je déambule les rues à la recherche d’intuitions, en écoutant Satie et Debussy, j'observe le lever du jour qui chasse la brume engloutissant Rabat. En travaillant avec des longues expositions j'obtiens des images évoquant des chorégraphies de lumières entre les phares des voitures, les luminaires de la voirie sur un fond de jour qui se lève évoquant la suggestion photographique d’étirer le temps.

In Tokyo

Installés à Pékin, je voyage en famille pour de brefs séjours, très souvent vers Tokyo. C’est la ville étrangère la plus proche après Séoul. Elle offre une identité et une physionomie totalement différentes. Pékin s’apprête à devenir moderne, alors que Tokyo est déjà la cité du futur. Parallèlement, la technologie photographique évolue très rapidement. L’avènement du digital est un élément clé à cette époque. Kodak se déclare en faillite alors qu’Instagram est rachetée par Facebook pour un milliard de dollars. Je photographie avec des appareils argentiques et digitaux. Après chaque séjour à Tokyo, je reviens nourri de plusieurs dizaines de clichés. Le même constat s’impose toujours: chaque photo évoque un souvenir et de nombreuses questions. Te souviens-tu de ce qu’il y avait à côté de cet endroit-là? Tokyo ne se laisse pas facilement mettre en boîte. C’est de là que naît le concept de In Tokyo: des collages du souvenir d’une journée dans la capitale japonaise. Quiconque a vu cette ville emblématique se reconnaîtra dans un collage. La série est publiée dans un livre édité en 2012. Les collages de la série In Tokyo seront exposés en Espagne lors du tout premier festival International de photo à Alicante (PhotoALC en 2014 et s’offrent une belle couverture dans les journaux El Mundo et Información. Toutefois, à ce jour, je n’ai pas encore pu montrer toutes les photos et les collages en une seule exposition.

TOKYO/IN A SILENT WAY

Je me balade souvent la nuit dans les quartiers de Ebisu, Hiroo, Shibuya ou Roppongi en écoutant l’album In a Silent Way de Miles Davis. Je suis fasciné par la qualité de la peinture des passages piétons. En ajustant la mise au point sur cette peinture blanche, j’ajoute des couleurs grâce à la trace des taxis qu’un temps de pose plus long permet de révéler.Ainsi naît la série. Je l’enrichis continuellement avec des photos, de jour et de nuit, dans différents endroits et en toutes saisons. Finalement, tous ces quartiers de Tokyo sont connectés par cette ligne blanche qui fend les taxis sur toute leur longueur. La série est exposée dans l’Art Space de l’ambassade de Belgique à Tokyo en février 2019.

Tokyo Trains

En septembre 2014, je m’installe en famille à Tokyo que je pense connaître comme ma poche. Je ne suis plus un touriste mais je deviens un résident. En empruntant les transports en commun avec mes enfants, je suis frappé qu’à chaque montée de train, ils se dépêchent pour se coller à la fenêtre afin de regarder la ville qui déambule.Alors que pour la majorité des passagers ce moment de transport est devenu une routine quotidienne, où ils tuent le temps en lisant des emails, des mangas, en jouant à des jeux ou en dormant ; pour les enfants le train est un émerveillement. Avec mon petit appareil photo et un long temps de pose, je peux, discrètement, saisir ces instants sur un fond qui se transforme en paysage abstrait.Le résultat nous laisse voir des gens assis, endormis et entourés d’œuvres d’art invisibles, sauf pour celui qui se laisse émerveiller. La série est exposée en octobre 2016 à la Minnano Gallery durant la visite royale belge célébrant les 150 ans d’amitiés entre le Japon et la Belgique.